Ce chemin nous fait entrer dans la vie des disciples du Christ par la celebration ou la re-decouverte des trois sacrements de l’initiation chrétienne.
« Par les sacrements de l’initiation chrétienne, les hommes délivrés de la puissance des ténèbres, morts avec le Christ, ensevelis avec lui et ressuscités avec lui, reçoivent l’Esprit d’adoption et célèbrent avec tout le peuple de Dieu le mémorial de la résurrection du Seigneur ». (RICA n. 2)
Une dynamique d’unité inspirée de saint Augustin
Cette dynamique a été exprimée avec une grande force par S. Augustin (Sermons n° 229, 272,…). Dans une démarche mystagogique, il rappelle aux néophytes ce qu’ils ont vécu depuis le début de leur itinéraire : engrangés lors de leur entrée en catéchuménat, moulus au long de celui-ci par les efforts de conversion qui leur étaient demandés et qui se rendaient visibles dans les « jeûnes et les exorcismes », imbibés d’eau à la fontaine baptismale pour devenir une pâte, passés à la « cuisson du feu du St Esprit », et ainsi « devenus le pain du Seigneur », ils ont à « devenir ce qu’ils ont reçu : le corps du Christ ».
Un même sacrement en trois gestes
L’unité formée par cet ensemble dynamique est si forte que, sans remettre en cause le septénaire sacramentel, on peut voir en elle comme un « sacrement » unique ; on pourrait même dire : cet ensemble constitue LE sacrement unique, celui qui fait le chrétien. Sacrement en trois gestes ou en trois temps, mais si étroitement reliés qu’ils ne forment qu’une seule figure. Voilà qui est susceptible d’avoir une incidence pastorale et même spirituelle de grande ampleur.
Différents degrés dans les sacrements
Pour le comprendre, il faut se rappeler deux choses :
1. Une conception analogique du sacrement
D’abord, selon la tradition théologique la plus ferme, y compris bien sûr celle de la grande scolastique du Moyen Age (St Thomas et bien d’autres), le concept de « sacrement » est analogique, ce qui veut dire qu’il est extensible, et qu’il ne se vérifie pas au même degré selon les cas, et que parmi les sept sacrements reconnus comme tels au XIIe siècle, le baptême et l’eucharistie ont été constamment reconnus comme les « sacrements principaux ». Penser l’ensemble des trois sacrements de l’initiation comme UN sacrement unique ne fait donc pas de difficulté du point de vue de la tradition théologique, patristique notamment.
2. La confirmation considérée comme un élément du baptême
Ensuite, ce que l’on appelle, depuis l’an 450 environ, la « confirmation » n’existait pas à l’état de sacrement indépendant durant la période antique : c’était un élément du baptême ; plus précisément, l’élément qui « achève » ou « parfait » le baptême par l’onction de l’Esprit Saint, un peu comme l’huile parfumée vient « parfaire » un bain. On peut donc, du point de vue théologique, considérer la confirmation comme un élément du baptême : l’élément qui en déploie la dimension « pneumatologique » et qui souligne, de ce fait, le rapport « structurel » du chrétien non seulement avec le Fils, mais avec l’Esprit.
Le baptême
https://www.youtube.com/watch?v=0I5x2VMsaTE
Il est le sacrement d’immersion dans le Mystère du Christ mort et Ressuscité, nous fait à la fois enfant de Dieu et frère/sœur en Église. Il nous donne la vie éternelle. Il est reçu dans la communauté paroissiale pendant une Vigile Pascale. La foi nécessaire pour le Baptême n’est pas une foi mûre et parfaite, mais un début appelé à se développer dans l’Eglise. La foi grandit encore après le Baptême. C’est pourquoi chaque année l’Église célèbre, dans la Vigile Pascale, le renouvellement de la « Profession de Foi » du Baptême.
Ceux qui subissent la mort à cause de la foi sont certainement sauvés même s’ils n’ont pas encore reçu le Baptême. Depuis les temps les plus anciens, le Baptême est donné aux petits enfants, car il est une grâce et un don de Dieu et ne suppose donc pas que ceux qui le reçoivent le méritent. Ces petits enfants sont baptisés dans la foi de l’Église. Par le Baptême, ils accèdent à la vraie liberté. En cas de réelle nécessité urgente, toute personne peut baptiser, pourvu qu’elle ait l’intention de faire ce que fait l’Église.
La confirmation
https://www.youtube.com/watch?v=cTtQo2i0_IQ
Le baptisé avec la Confirmation devient témoin de la puissance de l’Esprit Saint. La Confirmation est reçue par l’évêque diocésain à la fin du temps de la Mystagogie. Par le sacrement de la confirmation, le lien des baptisés avec l’Eglise est rendu plus parfait, ils sont marqués du sceau de l’Esprit Saint, enrichis d’une force spéciale de l’Esprit Saint, force qui fut accordée aux Apôtres au jour de la Pentecôte pour répandre la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, par la parole et en action. Comme le baptême, la confirmation imprime dans le chrétien une marque indélébile (c’est ce que l’on appelle le « caractère »). Ce sacrement ne peut donc être reçu qu’une seule fois. C’est l’évêque qui, de manière ordinaire, célèbre ce sacrement : il manifeste ainsi le lien avec le don de l’Esprit aux apôtres au jour de la Pentecôte et la place des confirmés dans la communion de toute l’Église.
L'eucharistie
https://www.youtube.com/watch?v=BJ0evDYoIHU
L’Eucharistie est le troisième sacrement de l’Initiation Chrétienne. Le mot « Eucharistie » signifie « action de grâces ». C’est le peuple qui rend grâce au Père, par son Fils, dans l’Esprit pour le don qu’il nous fait de sa Vie. L'Eucharistie est source et sommet de toute vie chrétienne, nourriture pour la vie quotidienne, où le Christ se donne pour faire de chacun un membre de Son Corps. Le sacrement de la Communion peut être reçu la première fois aussi pendant la célébration diocésaine de la confirmation après avoir reçu pendant la période de la Mystagogie, le sacrement de la Confession.
C’est par l’Eucharistie que nous est donnée la Vie de Dieu, le Pain de la route. Recevoir le Pain de Dieu nous invite à partager notre pain avec nos frères et sœurs en humanité. L’Eucharistie structure la vie chrétienne, elle la ponctue, elle est la respiration dans la vie spirituelle. C’est un memoriale, une actualisation de la Pâque et non pas sa répétition ou son simple souvenir. L’Eucharistie est un rappel de la dernière Cène, de la mort et de la résurrection de Jésus Christ.